Les maîtres du goût à la conquête du Japon. Un reportage de Zaïna Izabachene & Philippe Cusset (Press & Co). A découvrir en début d'après-midi ce dernier dimanche de mars sur TF1.
Tokyo monopolise la première place des villes les plus " étoilées " dans les guides gastronomiques. Beaucoup d'artisans rêvent de s'y implanter... Le savoir-faire français demeure une référence mais se faire une place sur le marché japonais n'est pas facile.
Si au pays du Soleil Levant Pierre Hermé est considéré comme le " pape du macaron ", Hugo Desnoyer, boucher réputé et Valérie Guérin, vigneronne dans le Languedoc y font leurs premiers pas et c'est souvent un parcours du combattant.
Reconnu comme l'un des meilleurs pâtissiers, Pierre Hermé, l'homme qui célèbre les macarons, est à la tête d'une entreprise florissante. Pourtant, à ses débuts, en 1998, personne ne croit en lui et c'est au Japon que son aventure commence. Il ouvre sa toute première boutique à Tokyo, c'est le début de son succès. Depuis, il y vient deux fois par an, les Japonais l'attendent comme une star de cinéma... " Tous ces gourmands qui adorent manger des gâteaux c'est formidable et puis aussi on suscite des vocations avec le goût. " A chacun de ses passages dans la capitale nippone, le pâtissier s'associe à des artistes, il a fait appel au plus grand décorateur floral du Japon pour mettre en valeur ses nouvelles collections de macarons : " Ce qui est important lorsque l'on crée, c'est que les autres ressentent quelque chose et que ça déclenche des émotions. C'est ça qui est important "
A 42 ans, considéré comme le meilleur boucher de France, Hugo Desnoyer fournit les grands chefs. Dans ses deux boutiques parisiennes, habitants du quartier et célébrités se croisent. Aujourd'hui le boucher parisien rêve d'ouvrir un restaurant de viande au Japon : " On ne va pas aller au Japon pour faire le travail d'un Japonais. Aucun intérêt. Moi le premier cela serait " niet ". On va apporter notre travail, notre savoir-faire et nos races à viande... J'espère réussir ce pari parce que c'est très très lourd..." Il sait que les Japonais produisent l'une des viandes les plus réputées et chères du monde, mais il entend bien leur démontrer que ses bêtes, élevées à l'eau de source valent le détour : " Il n'y a pas de meilleures bêtes du monde, comme je ne connais pas la plus belle femme ou la meilleure femme du monde. Après il faut rester ancré dans ce que l'on croit et ce que l'on veut faire. Moi je ne vais pas m'attaquer au marché japonais avec des bêtes d'ici... ".
Ancienne cadre dans le transport international, Valérie Guérin quitte tout en 1998 pour reprendre le domaine familial créé par son père Jacques. Aujourd'hui, elle est à la tête d'un vignoble de 11 hectares dans le Languedoc. Son seul désir, créer de nouveaux arômes et des vins uniques. S'attaquer au marché japonais est un défi car là-bas seuls les grands crus de Bourgogne ou du Bordelais sont reconnus... Mais pour imposer ses vins, elle est prête à tout : " Je n'ai pas le projet d'être sur toutes les tables du Japon, je ne pourrais pas. Qu'est-ce que je fais ? Peut-être 2000 bouteilles par cuvée maximum. Pas toutes les années Je suis sur un petit marché de niche... Pour une petite vigneronne c'est un grand défi que je me lance là. Mais j'aime ça " Son défi nippon : vendre 600 bouteilles au cours de son séjour.
Crédit photo © Julien Cauvin - TF1.